Discipline(s) : Sociologie, Sciences politiques
Titre(s) : Doctorante
Diplôme(s) : Institut d'Etudes Politiques de Lyon
Appartenance(s) : Réseau doctoral
Cursus
Après cinq années d'études à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon et un master Recherche en Analyse des Politiques Publiques et Gouvernements Comparés, je réalise un doctorat en sociologie à l'Université Paris Sud (ED 420). Ma thèse co-dirigée par Nathalie Bajos (CESP - INSERM) et de Daniel Benamouzig (CSO - Sciences Po) porte sur la crise sanitaire relative aux pilules de nouvelles générations.
Recherche
L'analyse d'une crise dans le champ de la contraception appelle à une réflexion, à la fois, sur les crises du médicament et leur régulation depuis les années 2000 ayant vu leur démultiplication, et sur la signification de controverses portant sur un produit médicamenteux genré. En retraçant l'histoire de la controverse sur les risques associés à ces pilules (thrombose veineuse, cancers), l'enjeu est de rendre compte des logiques de confinement et de publicisation de ces problèmes au cours du temps et dans des espaces différents. Associé à une sociologie politique de l'action publique, l'objectif est de rendre compte des dynamiques de (re)configuration du jeu (Elias, 1981) auquel est associée une multiplicité d'acteurs dans le domaine de la contraception (professionnels de santé, agences sanitaires, décideurs politiques, laboratoires pharmaceutiques, chercheurs, femmes, victimes). La structuration des intérêts des acteurs qui fixe les règles du jeu renvoie, par ailleurs, à un ordonnancement de normes qu'il s'agit de dévoiler. Le champ de la contraception est particulièrement traversé de normes diverses et fluctuantes: le choix contraceptif, la responsabilisation individuelle en matière d'observance, la responsabilité et gestion féminine de la contraception, la contraception médicale comme norme face à l'avortement comme déviance. A des normes de santé publique plus générales, sont donc mêlées des normes de genre. Cette thèse cherche à savoir si la controverse en déstabilisant certaines normes telles que l'autorité médicale, a néanmoins remis en cause une norme qui structure la santé sexuelle et reproductive, à savoir l'essentialisation du corps féminin comme corps reproducteur.
Mes recherches portent plus généralement sur les transformations de l'action publique en matière de santé publique (responsabilisation des individus face aux risques de santé, institutionnalisation de la notion de sécurité sanitaire, co-production des politiques de santé avec les acteurs privés et les patients) en cherchant à y intégrer une réflexion en termes de (re)production de rapports sociaux (de sexe, classe, race, sexualité, etc.).
L'analyse de cette controverse et de la régulation des usages et des risques associés à la contraception est multi-niveaux. Si le point de départ reste le cas français, elle s'étend à une compréhension du système de santé et, surtout, de sécurité du médicament à l'échelle européenne. Le cas anglais sera également étudié comme éclairage des pill scares en Europe.
Expertise
Rapport sur la crise de la pilule à l'attention de Mme Marisol Touraine, co-écrit avec Nathalie Bajos, Caroline Moreau, Henri Panjo et Aline Bohet, mai 2014
"The 2013 pill scare in France: a socio-epidemiological Perspective", Communication au congrès de l'European Society of Contraception, Lisbonne, 31 mai 2014
Enseignement
Monitrice à l'Université Paris Nord 13 :
TD (1e année de droit) de sociologie de l'action publique
TD (3e année de sociologie politique) d'initiation aux politiques publiques
TD (2e année de droit) de Science Politique Avancée
TD (2e année de sociologie politique) de Théories et Pratiques de la démocratie
TD (1e année de sociologie) d'Expression écrite et orale en sciences sociales